La sculpture chrétienne

La sculpture suit l’évolution de la théologie. L’idéal monastique d’évasion de ce monde sensible par l’ascèse et la contemplation, cède la place à un idéal d’insertion dans le monde pour mieux l’évangéliser, pour le transfigurer par la liturgie et le conformer à la réalité d’en haut. Dans l’histoire religieuse du moyen-âge, on assiste à un changement important avec la naissance d’une Eglise qui investit le monde puisqu’elle a mission de le christianiser. On assiste au cours des siècles à un parallélisme entre une lente montée de la civilisation et d’un art chrétien d’une grande vitalité.

On passe d’une sculpture représentant des personnages hiératiques, figés solennels à une sculpture de personnages gracieux, souriant, humain. Les croisés en Terre Sainte ont découvert les lieux concrets où la Sainte Famille a vécu et ils sont revenus en Europe avec une vision de la dimension humaine de la Sainte Famille influençant ainsi les sculpteurs. Ils ont alors sculpté une sainte Vierge comme une mère très humaine et d’une grande beauté avec un déhanchement pour porter l’enfant Jésus La plupart des églises et cathédrales sont alors consacrées à Notre-Dame.

L’époque primitive

Rome n’eut pas d’art mais une gigantesque industrie de l’art. Les chrétiens n’ont pas voulu ajouter une représentation du Christ qui pourrait être considérée comme une idole de plus. Même lorsque le christianisme fut devenu religion d’état sous Constantin, il n’y eut pas de sculpture chrétienne. La première représentation chrétienne parait avec le regard des premières orantes dans les catacombes (fresques de Doura).

Quand le 24 aout 410, Rome tombe sous les coups des Goths menés par Alaric, c’est une civilisation toute entière qui s’écroule. L’Eglise, seule institution à survivre, va prendre en main la naissance d’une civilisation chrétienne sous l’impulsion de deux papes remarquables, saint Léon Le Grand (440-461) et saint Grégoire le Grand (490-504) permettant à un art nouveau occidental de naître lentement.

L’art carolingien et l’art ottonien ont réintroduit à partir de 800 dans les églises le volume et le relief sans s’attaquer à la sculpture dont la technique était perdue et ouvrent ainsi la route à l’art préroman précurseur de l’art roman.