Au XVIIIème siècle de 1750 à 1800, sous l’influence du « siècle des Lumières »

Au XVIIIème siècle de 1750 à 1800, sous l’influence du « siècle des Lumières » on assiste à un déplacement de la sculpture d’art sacré à un art civil créé pour des décors monumentaux ou pour des commandes privées.

Cependant, l’Eglise continue à soutenir de très grands sculpteurs pour évangéliser à travers des œuvres d’art remarquables comme Giuseppe Sanmartino qui réalise en 1753 «une statue en marbre sculpté, grandeur nature, représentant notre Seigneur Jésus-Christ au tombeau, recouvert d'un linceul transparent fabriqué à partir du même bloc que la statue. Au pied de la sculpture, l'artiste a sculpté les Arma Christi, les instruments de la Passion: la couronne d'épines, des pinces et des clous.

La maîtrise du sculpteur napolitain est telle qu'il parvient à rendre un voile d'une grande finesse laissant deviner les stigmates du martyre subi par le Christ.

Son corps voilé de marbre, rendu léger comme de la soie, est saisissant de réalisme. Le visiteur saisit d’un regard l’intense souffrance subi par notre Seigneur par amour pour nous.

De même, le très célèbre sculpteur Jean-Antoine Houdon, pensionnaire à Rome de 1764 à 1768, exécute pour l'église de Santa Maria degli Angeli des œuvres d’art sacré qui recueillent un immense succès comme le Saint Bruno (1767) 

Le terme de profanation a été largement employé au début du XIXe siècle pour qualifier les destructions révolutionnaires et postrévolutionnaires.

Le Concordat signé en 1802 définit les relations de la France et de l’Église catholique. Pendant tout le XIXe siècle, la Restauration puis la Monarchie de Juillet redonnent au culte toute sa place.

Ce siècle va redécouvrir les valeurs artistique et historique d’un patrimoine religieux particulièrement celles de la sculpture, objet très sensible aux yeux du croyant en raison de son statut dévotionnel particulier.

Avant 1830 et l’apparition du romantisme en sculpture, l’Académie des Beaux-Arts garde la mainmise sur la statuaire. Le modèle gréco-romain et celui des sculpteurs grecs en particulier y est prôné dans ce commencement de siècle. L’Académie sacralise le modèle antique.

L’expression et la beauté de l’expression sont perçues par l’Académie, comme totalement soumises à la beauté de la forme. La sculpture religieuse, elle-même, ne déroge pas à cette règle. Le Calvaire de David d’Angers pour la cathédrale d’Angers en est une excellente illustration. La tête du Christ ne reflète aucune expression manifestant un sentiment et le corps n’est abîmé par aucune souffrance. Cet état de fait perdure jusqu’en 1830, moment où cet enseignement finit par être ressenti comme trop formel et trop technique.